Filao « Claude Lesage »- déco by Ned

L’ASNQuiberon initie des groupes de jeunes aux plaisirs de la voile, en les embarquant sur une *goélette. Afin de promouvoir son activité, le club m’a demandé de transformer la vision du bateau et le rendre …VISIBLE.

Visible 100 jours/ 100 sorties à l’année dans la baie de Quiberon. « the spot » du trimaran à foil,  à l’open bic en passant par les skiffs et les Vauriens ! Le nautisme mondial se retrouve chaque année pour régater et visiter Belle île à quelques milles de Port Maria.

Le cahier des charges est simple puisque nous partons d’un bateau blanc, des voiles à la coque…Rendre visible et dynamique un bateau à l’allure commune sans l’alourdir de symboles et de motifs ! Les voiles  hissées et affalées 100 fois/an, générant pliages et exposition aux UV, ne doivent pas être surchargées de peinture. Un entretien facilité et une durabilité renforcée pour une bonne gestion des finances du club … un vecteur de promotion …une démonstration du dynamisme du club dans tout le Morbihan et une joie pour les enfants pilotant ce bateau pour la première fois !

Décorer un bateau de club, votre bateau de plaisance, c’est lui donner l’opportunité  d’attirer des énergies positives au développement de l’activité et définitivement se faire plaisir !

Le plaisir de naviguer sur un bateau à votre image.

NED rend visible votre ambition

* Le Filao « Claude Lesage » est une goélette ( 2 mâts d’égale hauteur )

Transat-épisode 7- » land ho ! « 

 » Land  Ho ! « 

Dans le sillage du bateau nous ne cessons de surveiller nos lignes. Depuis plusieurs jours nous mangeons de la dorade à chaque repas !  Les leurres crées des gerbes qu’il est parfois difficile de distinguer d’une prise, ce que vérifie le Pétrel qui depuis  plusieurs jours chasse dans nos parages. Planant au dessus de nos têtes, le regard baissé ,  il surveille les crêtes de vagues à l’affût d’un Exocet. De même, à force de scruter l’opacité des vagues nous finissons par percevoir une forme de grande taille qui passe de bord en bord et surfe dans les déferlantes. Un rorqual  aux nageoires blanches fait du cache-cache avec l’équipage et à ce jeu nous finissons par le distinguer sans que nous puissions clairement l’identifier! Plus loin, nous apercevons des taches brunes: les sargasses . Cette algue se développe de manière inquiétante depuis plusieurs années dans les mers chaudes et particulièrement dans les caraïbes. Il n’est pas rare de voir certains voiliers s’empêtrer dans de  véritables îlots flottants à 1000 miles des cotes martiniquaises !    Adieu la pêche et les dorades

 » La Martinique « 

Des jours et des jours de mer déjà . Depuis notre départ le vent nous accompagne au portant, sous génois ou trinquette, le bateau file en moyenne à 7 nœuds. 15 jours, c’est peu,  15 fois 24 h c’est un peu plus long… la routine et la monotonie s’installent . En cette fin de journée les nuages s’amoncellent au loin. Sur l’ordinateur de bord la trace du bateau confirme la proximité de la Martinique. Notre approche se fera par le Nord de l’île. Toujours vigilants, nous scrutons la présence de bateaux qui peuvent pêcher dans les parages. Les lueurs au loin indiquent la fin de notre solitude. Le phare de la presqu’ île de la Caravelle scintille …passé le cap st Martin, nous arrivons dans la matinée par une pluie fine. Sous  la montagne pelée dans les nuages, St Pierre se réveille au son des hors bords de pêcheurs déployant leurs filets . A moins que cela ne soit l’île de la tortue… nous nous  engageons pour jeter l’encre…le bateau s’immobilise…un trésor nous attend , La Martinique  !

Mars 2018

AlexandreJacquinot

remerciements à « la route salée » Alex et Marianne, Vincent et Céline, Gilles et Valérie, Frédéric et Thierry mes compagnons de  fortune .

Transat-épisode 6-« rêves et cauchemars »

 » Rêves et Cauchemars « 

A l’approche des tropiques, doté enfin d’un pied marin,  j’ai troqué le duvet pour un sac à viande. Les quarts se succèdent alternant 3 h de veille pour 6 h de repos . Je n’ai pas encore récupéré des sept jours de nausée. Frédéric m’accompagne en prenant la barre le plus souvent alors que je somnole  sur le banc  lors du quart de nuit.  Arrivé dans ma couchette,  je m’endors très vite mais les grincements du bateau doublés des chocs répétés des tiroirs me tirent d’un repos sans souvenirs…au dessus de moi, le panneau et ses bandes rugueuses se transforment en fenêtre de cachot , je suis transporté dans un train par des claquements répétés dont la sonorité rappelle le cliquetis du joint de chemin de fer ! clac-clac…clac-clac..clac…clac . Plus loin…me voici aux prises avec de gros mexicains dont les chemises à larges cols de satin « m’interpellent », leurs coupes de cheveux à la « stone » torturent mon esprit, gringo…eh gringo…  gringo…eh gringo, je me retrouve au volant d’une Harley Davidson dont la rouille me laisse perplexe, pof..paf…pof…paf … à la station je remplis de gazole la gorge d’une femme à la bouche énorme , aglo…aglo…aglo  !!! C’EST COMMENT QU’ON FREINE !!!!!!!!!!! 

rêves et cauchemars

La tôle résonne des vagues venant lécher la coque, la gite m’entraîne contre le panneau anti-roulis de la bannette. Telle une poupée, mes yeux s’ouvrent et se ferment au rythme du roulis…le voilier me berce, un grand calme s’opère, le bateau plane sans bruit tel un tapis volant, mon corps semble sorti de sa pesanteur,  le temps s’immobilise et bascule  dans l’éternité … je me rendors.      C’EST MERVEILLEUX

 

Dernier épisode : Land  Ho !

Transat-épisode 5-« dorade et roulis »

 » Roulis et Dorade Coryphène « 

Dès le départ, j’avais ressenti les effets du roulis. Le « mercalm » avait juste atténué la nausée qui ne devait pas me quitter durant les 7 premiers jours. Thierry subissait les mêmes effets à la suite d’un manque de sommeil, dû à la proximité de sa cabine avec le pilote automatique dont les grincements et claquements métalliques nous cassent les oreilles en permanence. Le bateau, dans son ensemble grinçait. Les tiroirs et rangements, la vaisselle, tout était balloté régulièrement de droite à gauche . A chaque série de vagues, le barreur devait contre balancer la déferlante . Je cherchais tous les moyens pour me soulager, du gingembre dans le thé au bonbon à la menthe. Rien à faire. Malgré les quarts passé à la barre, la nausée ne me quittait que lors de mes repos en couchette…quoique ! Céline nous préparait des plats délicieux et comble du luxe, Ysé dégustait les Exocet venus s’écraser sur le pont du bateau. Du poisson volant à chaque repas ! La pêche devait nous combler.

dorade coryphène et exocet

Nous avions décider de mouiller 2 lignes avec des leurres en forme de poulpe munis de crochets double. 50 mètres derrière le bateau, nous inspections régulièrement leur état, espérant toucher du gros poisson. Dans ces eaux, nous avions toutes les chances de trouver de la Dorade coryphène voir de la Bonite… C’est au lendemain de quitter Hierro, le bateau naviguant dans un vent soutenu de 15/ 20 noeuds au portant sous génois que nous ramenions 2 magnifiques dorades coryphènes ! Mahi Mahi dans le Pacifique, ces poissons combatifs dont la couleur peut changer tel  le caméléon, semblaient sortir d’une fiction …de jaune vif au vert  en passant par le gris bleu lors de son dernier souffle, comme une explosion de couleurs vives dans un désert aux reflets bleus monochrome !

solitude

 » Solitude « 

Au milieu de l’Atlantique et loin des routes commerciales, les rencontres se font rare…l’océan vous offre une hospitalité très relative. La faune semble absente, le ciel d’un bleu infini donne à la mer des reflets  indigo, la houle se creuse . Au sommet des vagues, l’écume blanchie l’horizon. Aucun chant. Le temps devient très élastique, seul nos instruments nous ramène au monde cartographié , nos téléphones devenus muets nous coupent définitivement de nos familles. Hors de l’agitation des réseaux, nous commençons d’apprécier la chance et la volonté de naviguer dans ces contrées. J’imagine le doute des premiers explorateurs en quête d’un nouveau monde… Alors, cette ligne tendue et ce leurre sonnent comme une tentative de communion. La mer daigne vous nourrir. OUEST-NORD/OUEST

prochain épisode : rêves et cauchemars

Transat-épisode 4-« Larguez les amarres »

« Larguez les amarres »

le voyage

Sous le soleil, le ponton s’anime. Ils  sont encore quelques uns à chercher un embarquement. Réunis dans leur quête, ils arpentent la marina et repèrent ceux qui voudrait bien d’eux pour une traversée. Malgré leur jeunesse, certains de ces équipiers de fortune ont déjà bien navigué mais dans le cadre du convoyage, notre bateau ne peut s’offrir à l’inconnu. Au loin sur la plage, une tente encadrée de palmiers s’agite au vent et  semble enracinée pour longtemps. Un ferry s’échappe du port…

Et puis un matin, rempli d’eau et de gazole nous larguons les amarres pour laisser Las Palmas dans sa torpeur. Au moteur, direction le Nord de l’île pour passer tribord amure dans l’archipel des Canaries où nous laisserons Tenerife à notre droite. Roule bateau roule

Passé la pointe de l’isleta,  le vent souffle Nord/Est, la mer a des reflets  » bleu acier », la côte est magnifique. À l’horizon, au delà des nuages, émerge le pic du Teide , tel un téton gigantesque ! En cette fin d’après-midi le spectacle est total. De nombreux dauphins  s’amusent dans le sillage du bateau. Flip Flop Flip Flop ! Pour notre bonheur, nos amis bondissent en un spectacle endiablé où il fait bon se frotter à l’étrave et surfer les crêtes de vague.

« Clair de lune »

Pour cette première nuit de navigation, je redécouvre la voie lactée. D’une limpidité sans pareille, la Lune nous accompagne et nous guide. Le compas à demi éclairé roule sur son axe au rythme de la houle, par série de 3, les vagues déferlent et viennent se glisser sous le bateau. A la barre, les 25 tonnes du bateau chaloupent…gare à l’empannage ! le vent fraîchit, nous naviguons dorénavant sous génois en mode « short sheet », ce qui stabilise la voile au vu du roulis. Roulis…roule bateau roule

« Arrêt buffet à Hierro »

Hierro- archipel des canaries

Première matinée dans l’archipel. En inspectant le moteur, Vincent constate une panne de refroidissement  moteur. Nous profitons de la proximité de l’île El Hierro pour nous arrêter et faire le point . Pendant que nos mécanos évaluent le moyen de réparer le circuit de refroidissement du 140 cv Volvo, j’en profite pour mettre pied à terre. Les maisons du port semblent repoussées au bord du rivage, la terre et le sable sont noirs de lave,  les cactus semblent jaillir du sol, l’endroit est désert… les pêcheurs reviennent la cale remplie de thon albacore. Les pics sont de sortie pour décharger la cargaison…des siècles sont passés, le poisson est toujours au rendez vous ! Dernière île de l’archipel,  nous laissons Hierro « dame de fer » sous le soleil couchant .

La traversée peut commencer !

Prochain épisode : Roulis et Dorade Coryphène